« Vis ma vie de Nomade » en Mongolie – Partie 3
J5: un long périple jusqu’à la famille Lkhagvadondov
On se réveille toujours sous la pluie. Après le petit-déjeuner, nos hôtes nous proposent de les regarder traire les vaches, et jamais deux sans trois, me voilà de nouveau en train d’extirper 3 gouttes de lait à une pauvre vache… La matinée se poursuit en cuisine, où j’aide Nyambuu à préparer les pâtes qui seront ensuite cuites dans la soupe… en accompagnement de mouton bien sûr!
Nous aurons passé un bon moment dans cette famille. On a vraiment eu l’impression que Nyambuu nous traitait comme ses enfants (ils sont grands et sont tous partis de la maison, leur cadette étudiant à Oulan Bator).
Dans notre programme, un chauffeur est censé nous emmener vers notre prochaine famille (car elle se situe à une centaine de kilomètres) mais on ne sait pas du tout à quel moment il doit débarquer. Finalement, on mange vers 11h30 car on comprend que notre chauffeur va arriver. En effet, il se pointe vers 12h30 et on part aux alentours de 13h30. Au début on ne comprend pas trop pourquoi Nyambuu part avec nous. En fait, notre van emmènera beaucoup de monde en chemin (en majorité des enfants venant des gers aux alentours). Il pleut et les personnes peuvent difficilement se déplacer en moto, c’est l’entraide mongole!
Le trajet est long, sur des chemins complètement défoncés, et encore plus sous la pluie. On arrive au bout de 2
h dans la ville du coin, où tous nos passagers sont déposés, dont Nyambuu à qui nous disons au-revoir. Nous pensons que nous allons enfin prendre la route mais motre chauffeur s’arrête un peu partout dans la ville et tape la causette… Heureusement, il est sympathique même si là encore difficile de dialoguer longuement. Les paysages sont très beaux le long des gorges mais la pluie nous accompagnera durant ces 3h de trajet…
Nous arrivons donc vers 18h dans la famille Dondov. Leur ger est située près de la rivière, en bout de route/chemin. Le coin est très joli. Dondov et sa femme ont un potager (très rare dans le coin) et des poules (encore plus rare). Ils nous accueillent avec une omelette, on est ravis: ça change du mouton! On apprendra le lendemain qu’en fait ils jonglent entre 3 propriétés, les autres étant plus « classiques » avec du bétail en tout genre.
Malgré notre arrivée tardive, Dondov insiste pour que nous montions une ger, comme prévu dans notre programme. On se retrouve donc à assembler les éléments de la ger: pas très compliqué quand on le voit faire, mais pas facile quand on n’a pas l’habitude !
Le montage d’une ger:
Le montage de la ger est plutôt simple (et heureusement, car ils bougent souvent!) C’est une structure en bois, maintenue par des ficelles. Au milieu, on trouve deux piliers, toujours en bois, et des bâtons en haut pour maintenir la structure. Au milieu, et dirigée vers le sud, on trouve la porte.
Des peaux de bêtes qui entoure la Ger pour garder la chaleur. Il y a aussi une couche imperméable contre la pluie.
Le toit est « ouvrant » : ils gardent quasi toujours une partie ouverte, pour l’évacuation de la cheminée. Il n’y a que quand il pleut ou qu’il fait très froid qu’ils peuvent le fermer.
Voici les 6 étapes en images:
On monte ça en 30 minutes environ (et elle sera encore plus vite démontée!) |
Ensuite Dondov nous montre quelques dessins préhistoriques (très nombreux dans le coin), et surtout des objets anciens qu’il garde de ces ancêtres et de trouvailles diverses. C’est un vrai passionné et fier d’être mongol!
Le dîner est composé d’une soupe légumes de son potager (concombres, carottes, betteraves, choux). On finira en leur faisant goûter la Chartreuse, qu’ils trouveront beaucoup trop forte (leur vodka mongole ne fait qu’une dizaine de degrés). La fierté mongole de Dondov lui fera difficilement finir son shooter de liqueur verte (il n’est pas très bien vu de ne pas finir un verre qui a été offert, encore moins de ne pas y tremper ses lèvres!)
Jour 6: Nouveau long périple vers la famille Gambat
Pour le petit-déjeuner, nous avons droit à une bonne omelette, miam!
Julien a tenté la douche qu’a construit notre hôte. L’eau provient directement de la rivière, et c’est donc glacé (barré) revigorant! Trop froid pour moi, tant pis!
Après avoir tenté une aide dans le jardin (pour ramasser choux, betteraves et carottes), nous partons vers 11h rejoindre notre nouvelle famille. Initialement, nous devions partir vers 10h, mais les horaires mongols ne sont pas hyper précis… C’est un trajet qui est censé durer 3h pour 60 kms. En fait, nous mettrons bien plus puisque nous arriverons vers 16h à destination. Notre voyage est ponctué d’arrêts, chaque visage familier étant prétexte à discussion (et il en connaît du monde notre Dondov!), et d’arrêts sur des points d’intérêts qu’il a envie de nous montrer. On peine beaucoup à comprendre ses explications anglo-mongoles. Cependant, le chemin longe de très belles gorges (de la rivière Chuluut) et on profite du paysage.
On arrive dans la famille Gambat. La ger est située dans un parc national: le Khorgo-Terkhiin Tsagaan Nuur. C’est vraiment très joli, entouré de montagnes et du volcan Khorgo, aujourd’hui inactif.
Dans cette famille, l’accueil est particulier. Notre hôte Gambat nous invite à entrer dans sa ger, dans laquelle y sont déjà installés son fils et sa fille (qui vient d’avoir un bébé). Ils regardent la télé sans trop s’occuper de nous… Au bout d’un moment, il nous fait signe de le suivre et nous installe dans la ger d’à-côté, sans vraiment d’explications…
Gambat revient quelques minutes plus tard pour nous dire que nous allons marcher jusqu’au sommet du volcan. En effet, c’était prévu, mais il est 16h et nous avons faim! On essaie de lui faire comprendre que nous souhaitons nous manger avant d’y aller, et après quelques échanges nous sommes servis… Pendant ce temps-là, il se met à pleuvoir… On est un peu dépités, mais on se dit qu’aura peut-être évité la pluie finalement… Quand la pluie cesse, c’est son fils qui vient nous dire qu’il nous accompagnera au volcan.
On le suit, malgré son manque de volonté évidente (pas de discussion, rongeage de pomme de pin, traînage de pieds, …). Arrivés en bas du volcan, il nous simule un mal aux genoux. Pas grave, on préfère monter sans lui! La grimpette n’est pas très longue, on arrive assez rapidement au cratère. Il est plutôt impressionnant et la vue est magnifique.
On fait le tour du volcan et on retrouve monsieur mal au genoux qui gambade comme un lapin! Nous devions aussi aller dans une grotte pas très loin, la Yellow dogs cave. Il ne comprend pas tout de suite, et demande à un guide qui passait à proximité de nous avec ses touristes de traduire. Ce guide nous explique que ce n’est plus possible pour le moment, qu’il est déjà tard. On est moyennement convaincus, mais bon pas le choix…
De retour à la ger, on essaie de se faire comprendre par rapport à la grotte, et après un moment d’incompréhension total, on arrive à nous confirmer que c’est sur le chemin de notre randonnée du lendemain. On essaie aussi d’obtenir l’heure de départ du lendemain avec eux, et c’est vraiment pas évident… 8h? 10h? On ne sait pas!
Après ces moultes échanges non fructueux, on nous demande de nouveau d’intégrer notre ger, dans laquelle notre dîner sera servi par la femme de Gambat quelques dizaines de minutes après et toujours sans réels échanges. On passe le temps avec un peu de lecture…
La femme de Gambat revient après le dîner, et tente de nous intégrer en nous proposant d’assister à la traite des Yaks. C’est déjà la tombée de la nuit (21h), mais ce ne sera pas très participatif (encore une fois) et surtout pas très facile d’observer à cette heure-là… On retourne donc assez rapidement dans nos quartiers pour dormir! C’est la première fois que nous sommes mis à l’écart de cette façon, et du coup on se pose quelques questions…