Finistère : découverte de tablettes gravées vieilles de 14 000 ans
Exhumées près de Plougastel-Daoulas, ces gravures apportent un témoignage inédit sur la culture des chasseurs-cueilleurs de la période dite « azilienne ».
« Cette iconographie était-elle liée à la chasse, peut-être pour assurer son succès ? Etait-elle strictement symbolique, ou un simple passe temps ? » Les archéologues qui ont étudié le rocher de l’Impératrice, un abri sous roche situé au pied d’une falaise, dans des bois près de Plougastel-Daoulas (Finistère), se posent la question. Mais n’ont pas la réponse. La tête d’auroch auréolée de traits rayonnants, gravée sur une plaquette qu’ils ont mise au jour en 2013, ne correspond à rien de connu dans la culture azilienne à laquelle appartient le site. Celui-ci a livré à ce jour 45 fragments de schiste gravés il y a 14 000 ans – il s’agit des plus anciens témoignages graphiques jamais découverts en Bretagne.
image: http://s2.lemde.fr/image/2017/03/19/534x0/5097209_6_e16c_tablette-gravee-ornee-sur-chaque-face-d-une_b4c73656d9b8eab1c42aac862ddb5886.png Tablette gravée ornée sur chaque face d’une tête d’auroch, trouvée près de Plougastel-Daoulas (Finistère), datant de 14 000 ans. PLOS ONE - PHOTOS N. NAUDINOT, DESSIN C. BOURDIERLes deux principales pièces gravées, décrites dans la revue PloS One du 3 mars, jettent une lumière nouvelle sur cette période de la préhistoire de la fin du paléolithique, avant que les chasseurs-cueilleurs ne cèdent la place aux éleveurs agriculteurs du néolithique. L’ère glaciaire va prendre fin dans quelques millénaires, le niveau de la mer est encore bien plus bas qu’aujourd’hui (90 m), et le « relais de chasse » du rocher de l’Impératrice est alors à 50 km de la côte, surplombant une vallée très encaissée.
« Un corpus graphique exceptionnel »
Le responsable de la fouille Nicolas Naudinot (université de Nice-Sophia-Antipolis, CNRS) et ses collègues ont étudié le site chaque été depuis 2013, discrètement, « par peur des pillages », certains chasseurs de vestiges n’hésitant pas à dérober des blocs de sol qu’ils tamisaient à même la forêt. L’abri est désormais protégé par un grillage de 3 m de haut, si bien que les archéologues se sont décidés à rendre publique leur découverte, un « corpus graphique exceptionnel ». « On a subi ce côté cachottier, qui est à double tranchant, car cela attise les convoitises », explique Nicolas Naudinot.
Les chercheurs ont donc concentré leur premier article sur deux plaquettes ornées sur les deux faces. Un cheval entier se trouve sur les deux côtés de la plaquette 741, de 30 cm de côté environ. Mais la pièce maîtresse est le fragment 317, avec ses deux têtes d’aurochs, dont l’une est entourée de rayons, comme s’ils irradiaient du ruminant. « Aucun équivalent d’“animal brillant” n’a pu être trouvé dans l’iconographie du paléolithique européen », soulignent les auteurs de l’article de PloS One. « Les rayons ont été gravés après la tête de l’animal, et celui qui a effectué le dessin est repassé sur les cornes pour que l’auroch apparaisse bien au premier plan », souligne Nicolas Naudinot. L’ensemble du dessin a été rehaussé par l’utilisation d’un pigment charbonneux. D’autres fragments gravés, encore incomplets, portent des rayons similaires. Le « taureau rayonnant » pourrait ne pas être le seul, estiment les chercheurs.
image: http://s1.lemde.fr/image/2017/03/19/534x0/5097210_6_7ff9_2017-03-19-2df4694-10044-isvoz0-c5zs87u8fr_0c6c94b4ab4021d0de563dea6b7c3bdb.png Tablette n° 741 trouvée sur le site du rocher de l’Impératrice, près de Plougastel-Daoulas (Finistère). Les chevaux présents sur les deux faces ont été gravés il y a 14 000 ans. PLOS ONE - PHOTOS N. NAUDINOT, DESSIN C. BOURDIEROutre la beauté plastique des pièces mises au jour, leur découverte invite les chercheurs à réexaminer la transition culturelle de l’azilien. On estimait en effet jusqu’alors qu’elle marquait une rupture franche avec les périodes précédentes du magdalénien (site d’Altamira, – 15 000 ans) et à plus forte raison de l’aurignacien (Chauvet, – 35 000 ans) et leurs dessins naturalistes d’une grande précision.
L’azilien était plutôt caractérisé par un style non figuratif, exprimé par des formes géométriques portées notamment sur des galets. Mais le site finistérien suggère une plus grande continuité avec les cultures précédentes. Même si les rayons pourraient constituer une première incursion vers l’art plus schématique qui suivra.
image: http://s2.lemde.fr/image/2017/03/19/534x0/5097208_6_19f5_outils-de-pierre-taillee-retrouves-sur-le_28f7ec2a295a01bda5a3b5a6c766f7d4.png Outils de pierre taillée retrouvés sur le site du rocher de l’Impératrice (Finistère) : lames (1-5), burins (6-8), grattoirs (9-10), foret (11). PLOS ONE - F. BLANCHET
Nouveaux éléments ?
Les chasseurs du rocher de l’Impératrice, qui évoluaient dans un environnement de steppe, avaient clairement adopté de nouvelles techniques de taille des outils de pierre, typiques de l’azilien. Mais ils n’avaient pas encore rompu avec l’iconographie qui avait cours depuis des millénaires, et qui nécessitait un savoir-faire bien plus élaboré que les productions graphiques aziliennes, qui allaient ensuite voir le jour. « Ce site est une sorte de chaînon manquant, il montre qu’il y a des asynchronies entre le symbolique et le technique », s’enthousiasme Nicolas Naudinot.
Le chercheur avait eu l’intuition qu’il pourrait receler des vestiges intéressants après avoir étudié des sédiments qui en avaient été extraits dans les années 1980, lorsque le rocher de l’Impératrice était encore sur un terrain privé. La fouille, financée par le conseil départemental, propriétaire du site depuis 2010, mais aussi par la direction régionale des affaires culturelles et la ville de Plougastel-Daoulas, va reprendre cet été.
Nicolas Naudinot espère qu’elle apportera de nouveaux éléments pour étudier les différents temps des évolutions culturelles et sociales. Il travaille aussi sur un programme qui vise à recenser les abris sous roche d’Armorique, dans l’espoir d’y faire d’autres découvertes.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/03/19/des-tablettes-gravees-vieilles-de-14-000-ans-decouvertes-dans-le-finistere_5097211_1650684.html#LjpjpWgYGiRomt8A.99
Cette semaine, n’oubliez pas de réserver pour le festival This Is Not A Love Song, qui réunit la crème du rock indépendant à Nîmes, d’écouter la chanson inédite de la canadienne Feist et de découvrir en famille la nouvelle salle de spectacle parisienne Le Bal Blomet, avec le chanteur Yanowski.
UNE EXPOSITION : les photographies et dessins d’André Francis au Pannonica, à Nantes
image: http://s1.lemde.fr/image/2017/03/20/534x0/5097289_6_2f7f_le-pianiste-compositeur-et-chef_8a45315c1212f3a5b7c65caafee7bbd1.jpg Le pianiste, compositeur et chef d’orchestre Duke Ellington et le saxophoniste Johnny Hodges. ANDRÉ FRANCISOrganisateur de concerts de jazz à partir de 1947, homme de radio durant plusieurs décennies, co-fondateur de l’Académie du jazz, présentateur des festivals de Châteauvallon et surtout d’Antibes-Juan-les-Pins, fondateur du Concoursinternational de jazz de La Défense… On comprend ce qui a valu le surnom de « Mr Jazz » à André Francis. Né en 1925, il est aussi un homme d’image, passion précoce dans sa vie. Photographe, dessinateur et peintre, il a réalisé des milliers d’œuvres graphiques, portraits de musiciennes et musiciens, paysages, collages, dessins improvisés qu’il nomme « imprographies ». Un travail rarement exposé, dont Le Pannonica, salle principalement dédiée au jazz contemporain et aux musiques improvisées à Nantes, présente jusqu’au 7 avril. Sylvain Siclier
Exposition André Francis, collection privée, au Pannonica, 9 rue Basse-Porte, Nantes. Jusqu’au 7 avril, les soirs de concerts à partir de 19 heures.
UNE CHANSON : « Pleasure » de Feist
Pour célébrer son retour après six ans d’absence, Feist souhaite manifestement nous faire plaisir. Et plutôt deux fois qu’une, puisque l’inédit dévoilé la semaine dernière sur la Toile par l’auteure, compositrice et interprète canadienne s’intitule justement Pleasure. C’est aussi la chanson-titre de son prochain album, annoncé pour le 28 avril chez Polydor. Leslie Feist nous prend à rebrousse-poil sur ce morceau conduit par une guitare blues rock au son rugueux, évoquant davantage PJ Harvey que la pop folk bigarrée de The Reminder (2007). Le message se veut néanmoins porteur d’espoir : «J’ai intitulé l’album Pleasure, comme si j’étais en train de planter une graine, ou prophétiser de la lumière », révèle-t-elle sur sa page Instagram. Attendons-nous donc à quelques surprises pour son sixième album, le premier depuis Metals paru en 2011. Franck Colombani
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2017/03/20/jazz-rock-et-festival-notre-selection-musicale_5097292_3246.html#wOs3jwW5vArEgku6.99
Mort de Chuck Berry, l’un des pères fondateurs du rock’n’roll
Le chanteur et musicien s’est éteint à Saint Charles (Missouri), à l’âge de 90 ans.
image: http://s1.lemde.fr/image/2017/03/20/534x0/5097341_7_4a7c_chuck-berry-a-l-aeroport-d-orly-en-1965_e23b418f71da6a481431a4debedf8df9.jpg Chuck Berry à l’aéroport d’Orly, en 1965. PIERRE FOURNIER/SYGMA/GETTY IMAGESEn février 1972, lors d’une émission de télévision, John Lennon (1940-1980) avait été affirmatif : « Si vous cherchez un autre nom à donner au rock’n’roll, vous devez l’appeler Chuck Berry. » Père fondateur du rock’n’roll. Même si les concurrents les plus directs de Chuck Berry, lors de l’âge d’or du genre, dans les années 1950, les pianistes et chanteurs Jerry Lee Lewis et Little Richard, les guitaristes et chanteurs Bo Diddley (1928-2008), Buddy Holly (1936-1959) et Eddie Cochran (1938-1960) ou Elvis Presley (1935-1977) se sont vu aussi, en diverses occasions, décerner ce titre.
Et si le guitariste, chanteur et auteur-compositeur américain, mort samedi 18 mars à son domicile de Saint Charles (Missouri), à l’âge de 90 ans, pouvait leur reconnaître du talent, c’était aussitôt pour déclarer qu’il était, lui, Charles Edward Anderson Berry, « meilleur interprète, meilleur instrumentiste, meilleur chanteur et meilleur homme de scène ». Les causes de sa mort n’ont pas été communiquées.
Proche de la trentaine quand sa carrière débute vraiment, en 1955, Chuck Berry aura chanté, parfois avec plus d’exactitude que des collègues plus jeunes, le quotidien et les rêves des adolescents et pré-adultes, combinés à des airs de pleine évidence rythmique et mélodique. Ses sujets de prédilection, la voiture et la vitesse, la drague et le désir sexuel, l’insouciance des années au lycée, le désir d’une jeunesse qui, sans encore se rebeller contre les parents, aspire à plus de liberté. Ce qui passe par son rock’n’roll tranchant, dont la forme ne variera guère.
Du milieu des années 1950 au milieu des années 1960, il laisse à la postérité des classiques du rock. Maybellene et Thirty Days, en 1955 ; Roll Over Beethoven, Too Much Monkey Business et You Can’t Catch Me, en 1956 ; School Days et Rock and Roll Music, en 1957. En 1958, année particulièrement féconde, ce sera Sweet Little Sixteen, le fameux Johnny B. Goode, probablement son hymne rock’n’roll le plus célèbre, Around and Around, Beautiful Delilah, Carol, Sweet Little Rock’n’Roller. Ajoutons Little Queenie, Back in the USA et Memphis Tennessee, en 1959, Let It Rock et Bye Bye Johnny, en 1960. Derniers sursauts et non des moindres, Nadine, No Particular Place to Go, You Never Can Tell – que la séquence de danse d’Uma Thurman et John Travolta, dans Pulp...
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Oh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and day
Climb into my machine so we can cruise on out
I know a swingin' little joint where we can jump and shout
It's not too far back off the highway, not so long a ride
You park your car out in the open, you can walk inside
A little cutie takes your hat and you can thank her, ma'am
Every time you make the scene you find the joint is jammed
Oh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and day
And if you want to hear some music like the boys are playin'
Hold tight, pat your foot, don't let 'em carry it away
Don't let the heat overcome you when they play so loud
Oh, don't the music intrigue you when they get a crowd
You can't dance, I know you wish you could
I got my eyes on you baby, 'cause you dance so good
Oh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and day
Don't let him steal your heart away
I've got to learn to dance if it takes you all night and day
Oh Carol
Yesl! Chuck may be my all time favourite star. I was very lucky to meet him numerous times back in the day. So nice of him to endorse my radio show. Pls visit my channel and you'll hear Chuck on my video "Wayne McAteer's Rock n Roll Radio Days." Long Live Chuck Berry!
Oh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and dayClimb into my machine so we can cruise on out
I know a swingin' little joint where we can jump and shout
It's not too far back off the highway, not so long a ride
You park your car out in the open, you can walk inside
A little cutie takes your hat and you can thank her, ma'am
Every time you make the scene you find the joint is jammedOh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and dayAnd if you want to hear some music like the boys are playin'
Hold tight, pat your foot, don't let 'em carry it away
Don't let the heat overcome you when they play so loud
Oh, don't the music intrigue you when they get a crowd
You can't dance, I know you wish you could
I got my eyes on you baby, 'cause you dance so goodOh Carol, don't let him steal your heart away
I'm gonna learn to dance if it takes me all night and dayDon't let him steal your heart away
I've got to learn to dance if it takes you all night and day
Oh Carol
And here is why every rock and roller of the '60s listened to Chuck Berry, and many learned the guitar. He's incomparable, he brings that sweet sweet sound, and he makes it look easy.